6300 mis en cause pour blanchiment en France en 2024, en hausse de 10%
Sur demande du Conseil d’Orientation de la Lutte contre le Blanchiment (COLB) et conformément aux recommandations du GAFI, les services statistiques ministériels de la sécurité intérieure (SSMSI) ont publié un ensemble de données sur les personnes mises en cause pour blanchiment de capitaux et financement du terrorisme ces quatre dernières années.
En 2024, près de 6300 personnes ont été entendues pour des faits de blanchiment, soit une hausse de 10% par rapport à 2023, et environ 20% en quatre ans. Un quart de ces infractions étaient qualifiées de blanchiment aggravé.
Le blanchiment lié aux trafics de stupéfiants représente 33% des cas, et 37% des mis en cause pour blanchiment étaient également impliqués dans une procédure pour trafic de stupéfiants. 7% sont liés à des affaires de blanchiment de produits issus d’escroqueries.
Enfin, 31 personnes ont été mises en cause pour des faits de financement du terrorisme, un chiffre en diminution par rapport à l’année dernière (38), mais en nette augmentation par rapport à 2021 (14).
Infographie du SSMSI, 2025
Le communiqué du SSMSI s’accompagne d’une note méthodologique, permettant de nuancer ces chiffres, présentés comme partiels : la méthodologie d’analyse est encore en cours de stabilisation au sein des groupes de travail des ministères de la justice et de l’intérieur.
Cette note méthodologique se veut cependant assez transparente sur la collecte de données : on y apprend ainsi que les éléments collectés par les services du ministère de l’intérieur incluent le sexe, l’âge, la nationalité, le type et la nature des infractions, ces dernières étant elles-mêmes distinguées entre blanchiment, financement du terrorisme, non-justification de ressources et recel de blanchiment. Pour le blanchiment, les données sont réparties en fonction de l’acte criminel sous-jacent : lié au trafic de stupéfiant, à un schéma d’escroquerie, de fraude fiscale, d’infraction douanière ou à un autre type d’acte.
La note mentionne enfin une nouveauté : les mises en cause sont désormais comptées une seule fois par type d’infraction dans une même procédure (une personne mise en cause par une procédure pour deux infractions d’escroquerie ne sera comptée qu’une fois pour ce type d’infraction), mais les chiffres des années précédents ont été recalculés pour harmoniser les données.