Vaste opération d’Europol contre le blanchiment

L’agence publique européenne Europol a publié la semaine dernière un communiqué faisant état du succès d’une opération internationale contre le blanchiment d’argent, l’opération « EMMA 7 ». Cette opération coordonnée par Europol mais impliquant 26 états (dont les États-Unis, Hong-Kong, Singapour ou encore la Suisse, en plus des états européens) et d’autres agences internationales (Eurojust, INTERPOL, la Fédération Bancaire Européenne), a permis l’arrestation de 1803 personnes et l’identification de 18000 complices.

Il s’agit donc d’une opération de très grande envergure (la plus importante au monde selon Europol), qui s’est déroulée sur plus de deux mois et demi. Au-delà des 1800 suspects arrêtés, c’est tout un réseau de recruteurs et de mules financières qui a été démantelé. Ces personnes étaient utilisées pour transférer des fonds criminels, et participaient donc directement au système de blanchiment. D’après l’agence, cette opération a permis d’éviter des pertes de près de 70 millions d’euros.

Dans son communiqué, Europol insiste sur l’importance de la collaboration avec des acteurs privés durant l’enquête. Il est ainsi précisé qu’« environ 400 banques et institutions financières ont contribué à l’enquête, en identifiant 7000 transactions frauduleuses ».

La coordination d’Europol a été rendue nécessaire par le caractère international du réseau de blanchiment et du recours à des mules. D’après le communiqué, ces dernières peuvent être recrutées sans être mises au courant de l’opération criminelle, ce qui rend l’identification de liens entre les différents interlocuteurs particulièrement complexe. Il est ainsi précisé que les recruteurs de mules ciblent en priorité des étudiants, des migrants ou des personnes en situation de précarité, à qui ils proposent des activités rémunérées présentées comme légitimes.

Cette opération représente en tout cas une victoire significative pour la lutte contre le blanchiment : pour son efficacité répressive bien sûr, mais aussi parce qu’elle souligne concrètement les liens entre les travaux parfois très opérationnels des établissements financiers et des investigations policières internationales.

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